L’héritage Cistercien et sa devise «Ora & Labora», Prière et Travail, résume comment l’ordre monastique identifia et développa si bien les meilleurs terroirs ou Climats de Bourgogne.
Au 11ème siècle, l’abbaye de Cluny était le siège de l’ordre des Bénédictins et avait une influence spirituelle et économique considérable en France et en Europe depuis son implantation dans la Bourgogne du sud.

 

Quelques moines soucieux de vivre leur vocation dans le plus strict respect de la règle de Saint Benoit quittèrent les fastes de Cluny et recherchèrent dans la Bourgogne septentrionale un lieu propice à une vie simple d’ascètes, faite de prière et de travail. C’est ainsi qu’ils s’installèrent en 1098 dans les marais de Cîteaux. La première abbaye cistercienne était née.
Ils acceptèrent des donations de terres, de vignes et de rivières qu’ils exploitèrent pour leurs besoins et ceux de leurs pèlerins. Ils reçurent du duc de Bourgogne, Eudes I, un premier vignoble situé à Meursault.

 

Vers 1112, l’abbé de Cîteaux, le futur Saint Bernard, reçut une donation de Gales Gilles de Vergy, «une terre close d’un mur sur laquelle était construit un cellier». Ce bien allait devenir le célèbre Clos de Vougeot qui sera classé Grand Cru lors de la création des appellations neuf siècles plus tard. Soucieux de perfection dans leur travail de vignerons, les moines ne cessèrent d’explorer les meilleurs terroirs, d’améliorer les méthodes de vinification et la qualité de leurs vins, pour les liturgies, l’hospitalité des fidèles et fournir la Papauté. En 1113, l’abbé Etienne Harding, invita douze moines à quitter Cîteaux pour aller fonder une première filiale ou «fille» au sud. Les Comtes de Chalon firent une donation de terres et de forêts qui permit ainsi aux moines d’établir l’abbaye de la Ferté sur Grosne. Bientôt, ils reçurent aussi des terres à vigne.

 

Des recherches historiques récentes ont prouvé l’établissement d’un vignoble et de son Cellier équipé d’un pressoir, sur une colline de Givry, entre les années 1120 et 1130. Cela faisait suite à des donations faites aux moines de La Ferté par Hugues II, Duc de Bourgogne, et Foulques de Réon, un seigneur de Chalon. C’est ainsi que fut fondé le Cellier aux Moines et son Clos il y a neuf siècles, dans les délimitations identiques à celles de ce Premier Cru aujourd’hui.

 

Aujourd’hui le Domaine du Cellier aux Moines a retrouvé sa mission d’origine, et renoué avec la vision d’excellence des Moines fondateurs.
Depuis son acquisition en 2004 par la famille Pascal, le Cellier et son vignoble ont fait l’objet d’une restauration rigoureuse permettant de sauvegarder ce joyau du patrimoine viticole bourguignon.

«Neuf Siècles au Cœur de la Bourgogne», publié par l’historien Gilles Platret et Philippe Pascal aux éditions Assouline (2013), retrace l’épopée du Cellier aux Moines et de son Clos établis par les moines Cisterciens.